Cas d’obstruction intestinale chez le lapin de compagnie
Nesquik, un lapin mâle entier de 6 ans est présenté en urgence pour une anorexie de 12 heures et une diminution de la taille et de la fréquence de ses matières fécales.
- L’examen clinique met en évidence de l’abattement, une douleur abdominale crâniale associée à une dilatation stomacale, un état de choc, une hypothermie (36.5°C) ainsi qu’une glycémie de 1.35g.
- Les radiographies abdominales (Figure 1) montrent un estomac volumineux avec un contenu liquidien et la présence d’une importante phase gazeuse (bulle de gaz). Une anse intestinale, en région dorsale droite est également dilatée avec un contenu gazeux. Plusieurs aspect de l’estomac ont ensuite été évalués et calculés : la somme des grands axes (vertical et horizontal) (A = 143 mm) est comparée à la distance entre le pôle crânial de la première vertèbre lombaire et l’articulation coxo-fémorale (B = 128 mm) (d’après Debenham et. al., 2019) (Figure 2). De plus, la surface de contact de l’estomac avec l’abdomen est augmentée et dépasse la deuxième vertèbre lombaire.
Les signes cliniques et radiographiques sont fortement évocateurs d’une obstruction intestinale. Une laparotomie exploratrice d’urgence est réalisée afin de confirmer l’hypothèse, en effectuant une inspection rigoureuse du tractus digestif de l’estomac jusqu’au caecum.
Une obstruction par un contenu de consistante ferme au niveau du duodénum proximal est mise en évidence et un trichobézoard est retiré par entérotomie.
Une hospitalisation post-opératoire de 48h sous perfusion est nécessaire afin de fournir des soins de soutien, des anti-inflammatoires, des antidouleurs et des antibiotiques. En effet, des injections de morphine et de meloxicam sont effectuées.
La morphine est ensuite remplacée par des injections de buprénorphine dans le but d’arrêter progressivement les opioïdes. Du maropitant, du métoclopramide et du phosphate d’aluminium sont utilisés, quant à eux, afin d’aider à relancer le transit digestif.
Nesquik est progressivement réalimenté, à l’aide de pâtée de convalescence, quatre fois par jour, afin d’optimiser l’apport nutritionnel et aider à la cicatrisation.
Après 48h de soins, l’état clinique de Nesquik s’étant amélioré, il ne nécessite plus de perfusion et un retour au domicile est décidé afin de terminer le traitement par voie orale.
Cinq mois plus tard, Nesquik a été reçu en consultation, à plusieurs reprises, pour une suspicion d’ulcères gastriques. Il reçoit de l’oméprazole, de la silybine et du phosphate d’aluminium. A ce jour, le poids de Nesquik s’est stabilisé et son état général s’est amélioré.